Leçon : ne vas pas après les coups

Le texte

Voici le texte et une leçon sur l'avant et l'après.

Avant, après, ces deux éléments sont la source de tout l'art. Le faible et le fort, le même-temps, retiens bien ce mot ; ainsi peux-tu apprendre à œuvrer et te défendre avec art. Si tu t'effrayes facilement, n'apprends jamais l'escrime.

Glose.

Retiens ceci : avant toute chose dois-tu comprendre l’avant et l’après, car ces deux éléments constituent la source dont jaillit tout l'art de l’escrime.

Comprends donc ceci : l’avant signifie que tu dois toujours le devancer avec un coup de taille ou d'estoc à ses ouvertures, avant qu'il ne le fasse vers les tiennes ; ainsi est-il forcé de te parer.

Aussi, œuvre habilement dans la parade avec l'épée devant toi d'une ouverture à l'autre, alors ne pourra-t-il pas s'opposer à ton ouvrage avec ses pièces.

Mais s'il te court dedans, alors devance-le par la lutte.

Retiens maintenant ce que signifie l’après.

Retiens ceci : si tu ne parviens pas à saisir l’avant, alors attends l’après ; il s’agit des brisures de toutes les pièces qu'il utilise contre toi.

Comprends donc ceci : quand il te devance de sorte que tu sois obligé de le parer, alors œuvre habilement avec la parade dans le même-temps à l'ouverture la plus proche ; ainsi le toucheras-tu avant qu'il n'ait accompli sa pièce. Tu gagnes donc encore l’avant, et lui demeure dans l’après. De plus dois-tu trouver dans l’avant et l’après la manière d'œuvrer avec le mot même-temps au faible et...

...au fort de son épée

Et comprends donc ceci : de la garde jusqu'au milieu de la lame se trouve le fort de l'épée, avec lequel tu peux bien résister si quelqu'un t'y lie. En outre, du milieu jusqu'à la pointe se trouve le faible, avec lequel tu ne peux résister. Si tu comprends correctement ces éléments, tu pourras bien œuvrer avec art et te défendre.

En outre, tu pourras enseigner ce même art aux princes et seigneurs, qui seront victorieux lors du jeu et d’une affaire sérieuse. Mais si tu t'effrayes facilement, alors n'apprends jamais l'art de l'escrime. Car le cœur défaillant d'un poltron ne fait rien de bon ; il sera vaincu quelle que soit sa maîtrise de l’art.

La leçon

Comprendre l'avant et l'après

En voici des premiers exerices en vidéo : Chapitre des armes - exercice 1 Chapitre des armes - exercice 2 Chapitre des armes - exercice 3

Et un autre en vidéo : Vidéo ARTES BELLI - L'exercice du moment - A toi à moi - Nachraisen

Maintenir son Avant

Texte : Oeuvre habilement dans la parade avec l'épée devant toi d'une ouverture à l'autre

Agir dans l'Après pour reprendre l'Avant

Texte : Oeuvre habilement avec la parade dans le même-temps à l'ouverture la plus proche

Conclusion - Une convention se profile ?

De cette leçon peut être définie une convention de pratique. Une convention de pratique sert entre autre à déterminer qui a raison et marque le point lorsqu'il y a une double touche.

Il est tout à fait possible de considérer une double touche comme étant "nulle", et valant 0 point pour chacun des adversaires dans un cadre compétitif.

Mais imaginez la situation suivante :

Vous êtes tous les deux touchés, l'un à l'épaule et l'autre à la tête. Est-ce qu'on ne pourrait pas considérer que celui qui a réagit après, sans chercher à se défendre est "fautif", et qu'il devrait être sanctionné au score ?

Autre situation :

Il y a double touche. Qui est le "fautif" et devrait être sanctionné au score ?

Si on suit ce que dit Ringeck œuvre habilement dans la parade avec l'épée devant toi d'une ouverture à l'autre alors vous avez eu raison, après avoir été paré, d'aller frapper immédiatement une autre ouverture.

Et votre adversaire n'a pas scrupuleusement suivi la leçon de Ringeck : œuvre habilement avec la parade dans le même-temps à l'ouverture la plus proche. En effet, sa parade et son attaque à l'ouverture la plus proche ne sont pas "dans le même temps".

Le "même temps" est la condition pour avoir le droit de sortir du Nach et "gagner l'Avant".

En cas de double touche, posez vous la question de qui avait l'Avant, c'est celui-ci qui gagne.